Du plomb au pixel
petite histoire et grande importance de la typographie
Small Design Tips | 04 Septembre 2025

Photo : Brett Jordan
Oubliez la Comic Sans MS et l’Arial, la typographie, c’est bien plus qu’une simple affaire de lettres alignées ! Véritable pilier de l’identité visuelle, elle participe autant à l’esthétique qu’à la lisibilité d’un message. Associée au logo, à la couleur ou à la mise en page, elle contribue à créer une signature graphique cohérente et mémorable.
La typographie ne se contente pas d’écrire un contenu : elle l’habille, lui donne du rythme, du caractère et une véritable personnalité. Avant même qu’un texte ne soit lu, la typographie parle déjà.
Bien choisie, elle peut renforcer l’impact de votre communication. Mal choisie, elle peut brouiller le message, voire décrédibiliser le propos. Alors, comment trouver la typographie juste : celle qui allie sens, style et efficacité ?
Un peu d’histoire : d’où vient la typographie ?
Si la typographie existe, c’est d’abord pour répondre à un besoin : diffuser l’écrit plus vite, plus loin, et en plus grand nombre. Avant l’imprimerie, tout était copié à la main. Long, fastidieux… et réservé à une élite.
C’est en Chine, dès le 7ᵉ siècle, que naissent les premiers caractères mobiles, gravés dans de l’argile puis du bois. Mais c’est Gutenberg, en Allemagne au 15ᵉ siècle, qui transforme l’histoire du livre avec sa presse typographique : une invention inspirée d’un pressoir à vin. Il crée alors des caractères métalliques mobiles, reproduits en série, pour composer des textes lettre par lettre. La typographie est née.
Les premières polices avaient un objectif clair : faire tenir un maximum d’informations sur une page, tout en restant lisibles. Elles étaient fonctionnelles, compactes, optimisées. Puis, avec le temps, la typographie s’est libérée de sa seule fonction utilitaire. Elle est devenue esthétique, expressive, artistique. Chaque époque, chaque courant, chaque technologie a apporté sa pierre à l’édifice typographique.
Aujourd’hui, on ne compose plus à la main, mais à l’écran. Les caractères ne sont plus en plomb, mais en pixels. Et au lieu de quelques fontes, nous avons accès à des milliers de typographies… alors comment choisir la bonne ?

Photo : Brett Jordan
Quels sont les types de typographies ?
Avant d’entrer dans le processus de choix typographique, il faut comprendre qu’elles s’inscrivent dans des grandes familles, un peu comme des styles architecturaux ou des mouvements artistiques. Chaque famille traduit une époque, une intention, un outil d’écriture ou une révolution technique. Une typographie ne se choisit pas seulement pour sa forme, mais aussi pour ce qu’elle évoque. Certaines rappellent les manuscrits à la plume, d’autres les claviers mécaniques ou les interfaces numériques des débuts du web. Chaque style a son époque, sa voix, son grain.
Voici quelques grandes familles emblématiques à situer dans le temps :

Comment choisir la bonne typographie ?
On pourrait croire que choisir une typographie relèverait de l’arbitraire ou du goût personnel, en réalité, il s’agit d’un réel choix stratégique. La typographie, c’est l’accent de votre message et le ton de votre discours et elle mérite toute votre attention.
Le ton avant les formes
Avant de choisir une typo “joli”, “stylé” ou “tendance”, demandez-vous ce qu’elle doit dire. Chaque typographie a un ton spécifique et véhicule un message : formel, joyeux, sérieux, chic, rebelle… Petite astuce pour comprendre ce point : imaginez que votre typo parle avec une voix : est-ce une voix d’avocat, d’instituteur ou de DJ ? Eh bien, la typographie, c’est la voix de votre visuel et la voix de votre identité graphique.
Une typographie bien choisie, c’est celle qui s’aligne entre le fond et la forme, qui traduit visuellement le ton souhaité. Écrire un rapport de 40 pages avec une police fantaisie fera perdre tout le crédit du contenu et faire une affiche d’un festival reggae en Times New Roman, ne vous ramènera que peu de public. En bref, une typo mal choisie et c’est le message qui ne suit plus.
Les typos ont une histoire et ça compte
Une typo est rarement neutre, elle transporte un héritage culturel et historique, qu’il ne faut pas ignorer ! Une typo, c’est une époque, un lieu, une ambiance. Comprendre cet ancrage temporel évite les sorties de route et les contresens visuels. C’est comme utiliser une référence cinématographique sans avoir vu le film, vous prenez le risque de passer complètement à côté du sujet. Par exemple, la Didot évoque le luxe et la mode parisienne du 18e siècle tandis qu’une mécane transportera à l’époque de la révolution industrielle. Pensez donc à faire une rapide recherche sur l’origine de la typographie que vous voulez utiliser, pour comprendre d’où elle vient et à qui elle parle.
Les typos ont une histoire et ça compte
Une typo est rarement neutre, elle transporte un héritage culturel et historique, qu’il ne faut pas ignorer ! Une typo, c’est une époque, un lieu, une ambiance. Comprendre cet ancrage temporel évite les sorties de route et les contresens visuels. C’est comme utiliser une référence cinématographique sans avoir vu le film, vous prenez le risque de passer complètement à côté du sujet.
Par exemple, la Didot évoque le luxe et la mode parisienne du 18e siècle tandis qu’une mécane transportera à l’époque de la révolution industrielle. Pensez donc à faire une rapide recherche sur l’origine de la typographie que vous voulez utiliser, pour comprendre d’où elle vient et à qui elle parle.
Renforcer l’identité visuelle
La typographie n’évolue pas seule dans son coin, elle renforce votre identité visuelle. Elle doit parfaitement s’accorder avec votre univers et former une équipe d’enfer avec votre logo, votre palette de couleurs et vos visuels. C’est un pilier de votre identité de marque. L’idéal pour une charte complète, prête à s’adapter à tous les supports, c’est de choisir 2 typographiques complémentaires. Les duos gagnants : une serif + une sans-serif, une neutre + une expressive, une manuscrite et une plus stable.
Il faut surtout penser hiérarchie visuelle : qu’est-ce qui doit être lu en premier ? On va alors choisir quelques chose de plus gras, plus stylisé pour les titrages et quelque chose de plus discret et passe-partout pour le texte courant. L’important est de différencier et de hiérarchiser les strates d’infos.
Choisir une typo, c’est choisir une personnalité
Il faut imaginer chaque typo comme un personnage, ayant chacun une attitude et une morphologie propre. Choisir une typographie, c’est comme se mettre à la place d’un directeur de casting : on cherche la perle qui saura incarner le bon personnage.
Une Garamond serait à l’image d’un vieux prof de lettres, un peu poussiéreux, mais cultivé et sympa. La Futura, c’est une architecte fan de lignes pures, de géométries et avec qui tout est carré. La Didot est sans nul doute la diva haute couture, perchée sur de hauts talons. Le Comic Sans est le parfait exemple du tonton dépassé, en repas de famille, qui fait des blagues nulles. Personne ne l’a invité, et pourtant, il est là.
Alors ? Vous choisirez qui pour illustrer votre identité, vos valeurs, votre marque ? N’ayez crainte, il en existe des milliers de tous les styles, de toutes les époques, toutes les formes, vous trouverez forcément celle qui donnera vie à votre message à la perfection.

Photo : Brett Jordan
En résumé, une bonne typographie parle le bon langage, évoque le bon imaginaire, fonctionne dans son contexte et s’inscrit dans une charte graphique cohérente. Le tout en ajoutant un soupçon de style et d’originalité, sans jamais entraver la lisibilité.
Et si vous hésitez encore, vous pouvez toujours nous demander conseil. On parle couramment Arial, Helvetica, Garamond et tous leurs petits cousins.
Ces articles peuvent aussi vous intéresser :
Couleurs & émotions : comment choisir la palette parfaite pour votre marque ?
Couleurs & émotions Comment choisir la palette parfaite pour votre marque ?Small Design Tips | 26 mai 2025Photo : CodiofulLes couleurs, tout comme les mots, ne peuvent jamais être laissés au hasard dans votre communication. En effet, chaque teinte porte en elle...